Que les marques s’affichent dans les jeux vidéo de manière plus impliquante qu’un simple panneau d’affichage virtuel, ce n’est pas nouveau. Mc Donald’s a déjà largement exploité le filon, au même titre que Pepsi et Coca Cola. Mais pour ces exemples, il s’agissait davantage de faire acte de présence. BP envisage son partenariat avec Electronic Arts, éditeur, sous un angle différent : “The time was right for this partnership. EA was developing the next iteration of the SimCity series at the same time that we were looking for opportunities to raise awareness about low-carbon power choices.” dixit Carol Battershell, VP de BP Alternative Energy. Comprenez que cette nouvelle mouture de Sim City tombait à pic : EA est dans une phase active de recherche de marques pour les insérer dans ses jeux (ça rapporte du cash) et BP cherche à peaufiner son image.
Cependant, si le jeu de simulation de ville se veut relativement réaliste, les joueurs ne découvriront le logo BP que sur les installations énergétiques propres : éoliennes, usines électriques, panneaux solaires… Les installations « sales » choisies par le joueur n’auront pas de logo, et provoqueront des catastrophes naturelles liées à leur condition.
Dans le débat qui oppose les marketeux aux joueurs puristes, deux idées se dégagent : d’un côté la réussite d’intégration d’une marque au discours positif dans un jeu de simulation prouve que l’industrie du jeu vidéo a un fort potentiel dans les stratégies de communication ; de l’autre côté, l’opportunisme de BP passe mal, surtout après les dégâts que cette entreprise a causés à plusieurs reprises. Évidemment, mon avis de marketeux-gamer est partagé : j’ai envie de râler contre la marque pétrolière qui s’impose comme référence du « propre » dans un jeu sans laisser place à la concurrence (solution optimale à mon avis), mais je salue également l’intelligence de la démarche, d’auatnt qu’il s’agit d’une filiale 100% verte. Mais comme le fait remarquer un joueur, quelqu’un proposera peut-être une mise à jour pour remplacer la texture du logo BP sur les bâtiments…
Ce que je trouve assez ironique (et en même temps savoureux), c’est que Sim City a commencé sa longue carrière dans les jeux vidéos avec un positionnement à 100% écolo.
Aujourd’hui, des sociétés dites « sérieuses », qui ont largement contribuées à pourrir notre environnement, vont essayer de se refaire une image propre en investissant le domaine des jeux vidéos.
C’est prendre les joueurs pour des imbéciles sans mémoire, uniquement ancrés dans le virtuel.
Espérons juste qu’ils n’aient pas raison…